Arctique

Le Soir : A_LA_UNE    03/11/2021  (extraits)


Voyage à bord  de l’Akademik Lomonosov, première centrale nucléaire flottante au monde.

Pevek, l’austère cité minière soviétique, revit depuis que Rosatom, le géant russe de l’atome, y a amarré le plus innovant de ses petits réacteurs modulaires. Un moteur pour le développement de l’Arctique.


Au milieu de la toundra enneigée et glaciale     A plus de 5.500 kilomètres de Moscou, nichée sur la côte arctique de la Tchoukotka, la ville la plus au nord de l’Extrême-Orient russe connaît un renouveau grâce au réchauffement climatique.

La fonte des glaces sur les côtes polaires a permis de créer une nouvelle voie commerciale sur mer et de relancer l’activité économique sur terre. Pevek a bien failli finir en vastes ruines comme ses mines environnantes d’uranium et autres minéraux, construites par les prisonniers des goulags soviétiques, abandonnées après la chute de l’URSS. Mais l’activité économique a désormais repris et la population frôle à nouveau les 5.000 habitants, dont 900 enfants. «


Le moteur de cette renaissance : les deux réacteurs de l’Akademik Lomonosov, première centrale nucléaire flottante au monde, fierté du géant russe de l’atome mise en service à Pevek en mai 2020. Aujourd’hui, elle fournit à toute la ville l’électricité nécessaire et la moitié de son chauffage. A terme, la vieille centrale à charbon qui crache toujours sa fumée noire doit fermer. La centrale nucléaire la plus septentrionale au monde couvrira alors non seulement les besoins urbains mais aussi le port local et, dans un rayon de 500 km, les mines qui, dans cette région arctique, connaissent une seconde jeunesse grâce à la nouvelle « voie du nord » (lire cicontre).

Nommée en l’honneur du scientifique Mikhaïl Lomonossov, cette barge haute de 30 mètres et longue de 144 mètres est sortie des chantiers navals de Saint-Pétersbourg, puis a été chargée en combustible à Mourmansk et transportée sur les eaux arctiques jusqu’au nord-est à Pevek. Un chantier lancé en 2006, freiné par de nombreux tests et retards. « Résultat : une première mondiale ! C’est bien plus motivant de travailler ici que dans une habituelle centrale nucléaire », confie Alexandre Mironov, chef de la salle des turbines et moteurs.


La neige grisâtre est redevenue blanche

Le site est ultraprotégé par Rosguardia, la garde nationale sous ordre direct du Kremlin. Ville frontalière, Pevek est étroitement contrôlée par les services de sécurité, très tatillons dès qu’un journaliste étranger s’y aventure. Dans l’impressionnant labyrinthe sur douze niveaux, quelque 270 systèmes différents font fonctionner les deux turbines et réacteurs de 35 mégawatts chacun. Près de 200 employés s’activent, logés à terre et se relayent par équipes. « Avec notre énergie nucléaire, nous reboostons toute la région : le port, l’aéroport, les mines… », insiste Alexandre Mironov qui parle avec l’assurance des pionniers. « En toute sécurité et dans le respect de l’environnement », sourit-il sans hésiter en pointant du doigt les otaries nageant librement autour de la centrale . Dans les rues de Pevek, les habitants le confirment : depuis que l’atome a remplacé le charbon, la neige hier grisâtre est redevenue blanche.

L’imposante barge est amarrée par d’immenses bras articulés qui, tout autour, la maintiennent et permettent un dénivellement de six mètres de hauteur pour s’adapter aux caprices de la mer et du vent. « Les normes de sécurité ont été doublées par rapport aux normes habituelles. Il n’y a ni tempête ni tsunami ici. Mais, même en cas d’intempéries inhabituelles, la centrale restera hors de danger. Deux générateurs de réserve continueront d’alimenter le système de sécurité en cas de panne générale », affirme Kirill Toropov, le directeur général de la centrale. Il assure que tous les scénarios ont été prévus, avec des instructions précises. En un an et demi, aucun accident n’a été signalé.

Craintes des défenseurs

de l’environnement

Le gouvernement russe doit prendre la décision pour la construction de quatre autres centrales flottantes, sans doute d’une nouvelle génération, à la fois plus petite et plus puissante. Avec celle de Pevek, elles doivent former un réseau capable d’alimenter en électricité les chantiers miniers et industriels de la Tchoukotka. Rosatom n’a jamais communiqué le coût de l’Akademik Lomonosov, reconnaissant simplement que c’est un projet pilote, donc cher, après de nombreuses études et essais techniques. Le début de la production en série doit désormais permettre de baisser les coûts et d’être attractif pour des ventes à l’export (lire ci-contre).

« Mais pourquoi, en pleine transition énergétique, donner la priorité à l’atome plutôt qu’aux énergies renouvelables. A Pevek, où les vents sont très forts, ne serait-il pas plus économique et écologique de construire un parc éolien plutôt qu’une centrale nucléaire ? », s’interroge à Moscou Vladimir Chuprov, de Greenpeace Russie. L’ONG, qui n’a jamais été invitée sur place, aimerait voir le détail des plans de secours et s’inquiète aussi des allers-retours en mer de la centrale prévus tous les douze ans pour des travaux d’entretien sur son chantier naval d’origine.

Très tôt, ce projet a éveillé les craintes des défenseurs de l’environnement. Les réacteurs ont été dotés d’un système de refroidissement autonome qui se déclenchera automatiquement en cas d’accident. Mais, si les réacteurs sont ultrasécurisés, les inquiétudes concernent le combustible usagé et les déchets radioactifs en cas de tempête. Face aux craintes des écologistes, Rosatom répond avoir pris toutes les précautions et respecter pleinement les normes internationales, tirant les leçons de Tchernobyl et Fukushima pour renforcer plus encore la sûreté.

A Pevek, personne ne semble se méfier du nucléaire. « S’il y a une explosion, je prends mes vêtements chauds et je fuis dans la toundra avec mes rennes », plaisante parmi d’autres Igor Ranav, un habitant à l’esprit pourtant critique, très remonté contre l’appauvrissement de la population autochtone. « On ne met pas en doute les garanties qu’on nous donne sur la sûreté. On voit par contre le résultat : Pevek se développe », ajoute Maxim Jourbine, le vice-maire de la ville, heureux de montrer les nouvelles installations sociales et scolaires. « On ne pense pas aux risques. On vit ! », s’exclame Oksana Petrova, la directrice de la maternelle. Devant elle, un groupe d’enfants s’anime. « On n’a pas peur ! », lance l’une des têtes blondes. « Ici, on aime la nature et le soleil avant tout ! »

 Un point parmi d’autres sur la nouvelle route maritime de l’Arctique russe  

B.Q.


C’est le grand projet arctique de Vladimir Poutine. Le développement de la route maritime du Nord, cette nouvelle voie le long des côtes polaires russes devenue de plus en plus navigable grâce au réchauffement climatique et à la fonte des glaces, symbolise la stratégie politico-économique du chef du Kremlin. Loin des préoccupations écologiques mais avec de claires ambitions géopolitiques, ce vaste chantier ouvre de juteuses perspectives commerciales entre Europe et Asie. Il booste aussi l’exploitation minière des régions arctiques russes.

Sur les quelque 4.000 km du détroit de Béring à la mer de Kara, Pevek n’est qu’un point parmi tant d’autres. Mais la ville la plus nordique de Russie est fière de figurer entre Arkhangelsk et Magadan au centre de cette carte. Celle-ci est reproduite en géant sur le plafond du musée municipal.


Ce stratégique raccourci maritime, qui réduit de 40 % le trajet entre Rotterdam et Shanghai, concurrencera la voie surchargée du canal de Suez. Partout le long des côtes, les chantiers se multiplient pour élargir et digitaliser les terminaux portuaires, construire de nouvelles voies ferroviaires et les connecter aux sites miniers ou industriels. Parmi les premiers succès : la méga-usine de gaz naturel liquéfié à Yamal, l’un des cœurs de cette nouvelle route. Ce GNL est livré par quinze superméthaniers brise-glace devant assurer un bel avenir à la nouvelle route arctique du gaz.


Des chiffres à donner le tournis

Pour Moscou, l’Arctique est donc devenu une priorité. Plus de 80 % du gaz naturel russe, celui couvrant notamment un tiers de la consommation européenne, vient déjà de ces régions. Pour alimenter Nord Stream 2, le gazoduc russe vers l’Europe au cœur d’un imbroglio géopolitique, Gazprom a prévu d’exploiter un nouveau gisement polaire, Bovanenkovo avec 200 milliards de m 3 par an. Quelque 90 % du nickel, 90 % du cobalt, 60 % du cuivre, 95 % des platines, 100 % des concentrés de baryte et d’apatite viennent aussi de l’Arctique. Au total, la zone représente aujourd’hui plus d’un cinquième des exportations de la Russie et 10 % de son PIB. Des chiffres à donner le tournis.

Il s’agit donc de booster tout le tissu minier industriel local. C’est le cas à Pevek où le port doit tripler de volume, passant de 400.000 à 1,2 million de tonnes. Les supernavires polaires ne s’y arrêteront certes pas. Mais les projets d’exploration sont en pleine expansion et auront besoin de ces infrastructures pour commercer. D’autant plus qu’après la première centrale nucléaire de Pevek, quatre autres barges flottantes similaires doivent suivre le long de la côte de Tchoukotka. Ce réseau garantira un approvisionnement stable et fiable d’électricité pour les nouvelles industries polaires. De quoi assurer l’essor de la nouvelle route du Nord, voie royale pour les futures exploitations russes.

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L'oblast d'Arkhangelsk (en russe : Арха́нгельская о́бласть, Arkhanguelskaïa oblast) est une division territoriale de la Fédération de Russie, ou oblast. Sa capitale administrative est la ville d'Arkhangelsk


L'oblast d'Arkhangelsk couvre une superficie de 589 913 km2 (superficie supérieure à la celle de l'Ukraine sans compter la Crimée). Il comprend l'archipel François-Joseph, la Nouvelle-Zemble ainsi que le district autonome de Nénétsie. La superficie de l'oblast d'Arkhangelsk proprement dit comprenant l'archipel François-Joseph et la Nouvelle-Zemble est de 413 103 km2.

Îles et archipels

Zones protégées

Les zones suivantes sont déclarées zones naturelles protégées1. Elles sont classées en parcs nationaux, réserves naturelles) et zones fédérales protégées:

Population et société   1 227 6261 Habitants

population de l'oblast sans le district autonome de Nénétsie s'élevait à 1 130 240 habitants au recensement de 2016. Sa densité de population était de 2,74 hab./km2 (en tenant compte de la superficie de 413 103 km2 de l'oblast seule).


Un vieux pont de bois pour aller à l'église Parascève d'Iconium à Leshino dans l'oblast d'Arkhangelsk, vers minuit.


Arkhangelsk est une ville portuaire de Russie  Sa population s'élève à 346 979 habitants en 2020. La ville d'Arkhangelsk est située à l'embouchure de la Dvina septentrionale1.


L’oblast de Tioumen (en russe : Тюме́нская о́бласть, Tioumenskaïa oblast) est un sujet fédéral (oblast) de la Russie. Son chef-lieu est la ville de Tioumen. L’oblast exerce juridiction sur deux okroug autonomes : celui des Khantys-Mansis et celui de Iamalie.

Tioumen, avec plus d'un demi-million d'habitants, est la plus grande ville de l'oblast, et depuis 2006, l’oblast est de loin le plus riche sujet fédéral de Russie, avec un revenu brut par tête plusieurs fois supérieur au revenu moyen de la Fédération1. C'est le pôle économique essentiel de la région économique de Sibérie de l'Ouest. Il abrite des villages comme Abalak.


  • Le district se situe essentiellement en Russie asiatique, dans la région arctique, bien que possédant une petite partie (environ 6 800 km2) au nord-nord-ouest des monts Oural, par conséquent en Russie européenne naturelle. Il s'étend sur une surface de 769 250 km2 . Plus de la moitié du territoire du district se trouve au nord du cercle polaire arctique. Le territoire englobe la péninsule de Yamal et est bordé à l'ouest par les montagnes de l'Oural.
  • Le territoire est en grande partie constitué par de la plaine que recouvre la toundra ou la taïga-toundra. Les lacs et les marécages sont nombreux. À l'ouest s'étirent sur une distance de 200 km les montagnes de l'Oural qui culminent à une altitude voisine de 1 500 mètres. Sur le territoire du district on dénombre environ 300 000 lacs et 48 000 rivières. Les rivières les plus larges sont l'Ob, le Nadym, le Pour et le Taz.
  • Économie
  • La principale activité économique est l'extraction de gaz naturel et de pétrole, dans la région de Noïabrsk, où la compagnie pétrolière Gazprom Neft de l'ex-oligarque Roman Abramovitch exploite des gisements. La Péninsule de Yamal recèle plusieurs des plus grosses poches de gaz actuellement connues ; quant à la région, elle renferme environ 90 % des réserves de gaz et 12 % des réserves de pétrole disponibles de Russie, qui sont exploitées depuis quelques années par le groupe Gazprom.
  • Les activités traditionnelles de la population indigène sont l'élevage du renne, la chasse et la pêche ; elles ont été très affectées par la prospection pétrolière et gazière, les exploitants ayant affermé de vastes territoires, et détruits ou fragmenté beaucoup de prairies. Environ 70 % des catastrophes industrielles de Russie ont été signalées dans les districts autonomes de Khantys-Mansis et de Iamalie, où 60 % du pétrole est extrait1. C'est pourquoi l'élevage s'intensifie dans les espaces encore épargnés ; comme il y a près de 700 000 rennes, la végétation de la toundra est dévastée par le bétail : d'après les chercheurs, en 2018, 6% de la Toundra a été désherbée2.
  • Grâce à ses champs de pétrole et de gaz, la région est aujourd'hui le bassin industriel le plus septentrional de Russie. Par l'apport de liquidités, il s'est dotée d'infrastructures culturelles et touristiques modernes, qui mettent en valeur les espaces naturels encore intacts ainsi que les traditions des peuples indigènes.

Peninsule de Yamal,

exploitation de gaz naturel



Le kraï de Krasnoïarsk (en russe : Красноя́рский край, Krasnoïarski kraï) est un sujet fédéral russe (kraï). Le centre administratif est Krasnoïarsk.

Géographie

Le kraï est la deuxième région de Russie la plus étendue (après la République de Sakha), avec une superficie de 2 366 797 km2 (superficie supérieure à celle de la République démocratique du Congo et inférieure à celle de l'Algérie), soit 13 % de la superficie totale du pays.

Le kraï se situe au beau milieu de la Sibérie, s'étirant sur 3 000 km du nord au sud. Il partage ses frontières avec les oblasts de Tioumen, de Tomsk, d'Irkoutsk et de Kemerovo, avec les républiques de Khakassie, de Touva et de la République de Sakha, de même qu'avec l'océan Arctique au nord. Il contenait les okrougs d’Évenkie et de Taïmyrie, qui ont officiellement fusionné avec le kraï le 1er janvier 2007, suivant les résultats d'un référendum tenu le 17 avril 2005.

La plupart des Dolganes, une population anciennement nomade, vivent dans le kraï.

Histoire

Selon les archéologues, le territoire de la Sibérie finit de se former vers 40 000 av.J.-C. Les tumuli et les monuments de la culture scythes dans le kraï de Krasnoïarsk datent du VIIe siècle avant notre ère et comptent parmi les plus anciens d'Eurasie.

En l'an 840, le khaganat ouïghour qui dominait la zone y fut défait par les Kirghizes, étendant leur pouvoir sur l'actuel Touva et la Mongolie. En poursuivant les survivants Ouïghours, les Kirghizes combattirent le long de l'Irtych et de l'Amour, jusqu'à envahir les oasis du Turkestan oriental. Cette période de l'histoire est nommée "grande puissance kirghize" par Vassili Barthold.


Les premières habitations sédentaires dans la région, essentiellement par les Cosaques, datent du XVIIe siècle. Cependant, c'est après la construction du Transsibérien que la zone se développa réellement.

C'est notamment dans cette zone qu'eut lieu l'événement de la Toungouska, une explosion gigantesque survenue le 30 juin 1908, supposément des centaines de fois plus puissante que la bombe atomique utilisée à Hiroshima 37ans plus tard, qui aurait fait des dégâts à plus de 100 km à la ronde et serait la plus grosse explosion connue de l'histoire humaine due à une collision avec un corps céleste.


La mine de Blagodatnoye (en russe : Месторождение Благодатное) et la mine d'Olimpiada sont des mines à ciel ouvert d'or située en Russie, dans le kraï de Krasnoïarsk.

Le gisement aurifère de Blagodatnoye a été découvert en 19683.

Le gisement aurifère Olimpiada a été découvert en 19753.

Coordonnées 59° N, 92°  E

Elles sont exploitées par l'entreprise russe d'extraction minière Polyus Gold ; Ce sont les plus grandes mines d'or de Russie et du monde4.




    Norilsk (en russe : Норильск) est une ville industrielle du kraï de Krasnoïarsk, en Russie. Sa population s'élevait à 176 251 habitants en 2015. Située au nord du cercle polaire arctique, elle est considérée comme la ville de plus de 100 000 habitants la plus septentrionale du monde — mais aussi comptant parmi les plus polluées. Lieu de détention1, Norilsk a été fondée parallèlement au Norillag, une branche du Goulag. Elle ne peut être atteinte que par avion ou par bateau, en été, par le fleuve Ienisseï. Une voie de chemin de fer de 80 km relie Norilsk au port de Doudinka, sur l'Ienisseï2.



La République de Sakha ou république Sakha, aussi appelée Yakoutie ou Iakoutie, est un sujet fédéral de Russie situé dans le nord-est de la Sibérie.


Son territoire s’étend sur 3,1 millions de kilomètres carrés, soit 18,2% de la superficie totale de la Russie et à peu près l’équivalent de la surface de l’Inde.


La Yakoutie est bordée au Nord par l’Océan Glacial Arctique, s'étend au Sud jusqu'à environ 250 kilomètres de la Chine, et couvre d’Ouest en Est les bassins de cinq grands fleuves, l’Oleniok, la Léna, la Yana, l’Indiguirka et la Kolyma, soit l’équivalent de deux fuseaux horaires.

L'économie de la Iakoutie repose principalement sur l'exploitation des richesses de son sous-sol. L'industrie représente 58 % du PNB.

98 % des diamants bruts, 24 % des diamants taillés, 15 % de l'or, 40 % de l'étain et 100 % de l'antimoine russe sont extraits du sol de la région.

Les mines situées dans le sud fournissent également plus de 10 millions de tonnes de charbon par an. Environ 1,5 milliard de mètres cubes de gaz naturel ont été extraits en 2004 et consommés dans la région.

La région dispose de gigantesques réserves de gaz, charbon, pétrole, or (mine de Nezhdaninskoye) : il faut toutefois pouvoir évacuer ces richesses vers les régions de consommation qui se situent à des milliers de kilomètres (essentiellement Chine, Corée et Japon). Cela requiert de développer des infrastructures de transport (voies ferrées, pipelines et gazoducs) dans des conditions particulièrement difficiles. Certains de ces projets sont aujourd'hui engagés, pour d'autres le montage financier reste à figer tant les sommes mises en jeu sont importantes.


Située en zones arctique et sub-arctique, la Yakoutie est couverte de taïga sur 60% de sa surface en-deçà du cercle polaire, de taïga, de toundra boisée, de toundra et de zones montagneuses au-delà. Le pergélisol (ou permafrost, sol gelé en profondeur) occupe 95% de son territoire.



La capitale de cette République, Yakoutsk, se situe à environ 8 500 kilomètres à l'Est de Moscou, environ 2000 kilomètres au Nord-Ouest du Japon et environ 3000 kilomètres au Sud-Ouest de l'Alaska.




La Tchoukotka

La région est baignée par la mer de Sibérie orientale, la mer des Tchouktches et la mer de Béring et séparée du continent américain par le détroit de Béring.

Sa superficie est de 721 481 km2 La capitale administrative et la plus grande ville est Anadyr, avec une population de 15 240 habitants (2021).


La Tchoukotka compte trois écosystèmes différents : le désert arctique au nord1, la toundra alpestre ou arctique qui constitue la plus grande partie du paysage, mais aussi la taïga dans les vallées les plus importantes2.


Les températures varient de −35 à −15 °C en janvier et de 5 à 14 °C en juillet avec beaucoup de vent sur les côtes et peu de précipitations (200 à 400 mm par an).


Avant l'arrivée des colons russes au début du xviie siècle, les Tchouktches et les Yupiks sibériens vivent sur les côtes, tandis que l'intérieur des terres — essentiellement le long des rivières — est peuplé par les Youkaguirs et que les Koriaks habitent sur la côte sud-est. D'autres peuples — Tchouvanes et Évènes — vivent également dans la région


Lorsque l'Allemagne nazie attaque l'Union soviétique en 1941, tout est fait pour que la production d'étain puisse commencer aussi rapidement que possible en Tchoukotka. C'est le début de l'industrie minière dans la province, industrie qui va devenir sa base économique. C'est également pendant la guerre que des géologues découvrent d'importantes réserves d'or qui seront exploitées dès les années 1950. En 1942, deux aérodromes (Ouelkal et Markovo) sont aménagés pour permettre aux Américains de rejoindre Krasnoïarsk depuis Fairbanks, en Alaska.


La Tchoukotka post-soviétique

Depuis 1977, la Tchoukotka était un district autonome au sein de l'oblast de Magadan. En 1991, elle fait sécession pour devenir un sujet de la Fédération de Russie à part entière.

Une grande partie des Russes et des Ukrainiens qui étaient venus s'établir dans la région durant l'après-guerre sont repartis,


Économie

La Tchoukotka possède de grandes réserves de pétrole, de gaz naturel, de charbon, d'or et de tungstène.

L'exploitation de l'or, qui constitue l'une des principales activités économiques de la région, a commencé en 1955. Le niveau maximal de production a été atteint en 1974 avec une production de plus de 36 tonnes. La production a fortement chuté dans les années 1990 et est désormais stable à environ 5 tonnes par année. L'exploitation des mines d'or est partagée désormais en un peu plus d'une vingtaine de compagnies8.

La région dispose de réserves de quatre autres métaux non ferreux : l'argent, le tungstène, l'étain et le cuivre. La production d'argent est d'environ 12 tonnes par année (2004), extrait principalement à Valounistoïe. Le tungstène et l'étain ne sont, eux, plus exploités. La production de tungstène, qui a duré de 1958 à 1992, a permis d'extraire environ 90 000 tonnes de minerai. Celle d'étain, qui a duré de 1941 à 1992, a produit plus de 200 000 tonnes de minerai. La montée des prix de ce minerai pourrait rendre rentable une reprise de la production en Tchoukotka8. Enfin, la région dispose de réserves de cuivre qui n'ont encore jamais été exploitées8.

Deux mines de charbon sont également exploitées en Tchoukotka actuellement, pour une production annuelle de 634 100 tonnes en 2005.


La majeure partie de la population a toutefois une vie rurale, vivant de l'élevage de rennes, de la chasse ou de la pêche. La population urbaine est employée dans l'industrie minière ou dans la fonction publique.

La nourriture de la population indigène est constituée à plus de 50 % de mammifères marins (baleine grisebaleine boréale et cachalot, notamment). La pêche est donc une activité économique importante. Les conventions de la Commission baleinière internationale autorisent la pêche de 140 baleines grises par année aux indigènes de la Tchoukotka10.


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Route du NORD-OUEST 


Pour les États-Unis, le passage du Nord-Ouest est un détroit qui se trouve
dans les eaux internationales, créant une autoroute ouverte pour la navigation
maritime internationale (ne nécessitant pas d'acquérir une autorisation au préalable
du gouvernement canadien).

À l'inverse, depuis 1986, le Canada réclame formellement sa souveraineté sur le passage du Nord-Ouest et considère les eaux entourant les îles de 1' archipel arctique comme faisant partie de ses eaux intérieures ( Robert S.Reid, «The Canadian claim to sovereignty over the waters of the Arctic» [1974] XII Can.Y.B.Int'l.L aux p 11 et 136.)


Bien que jusqu'à nos jours, les États-Unis maintiennent leur position sur
les plans juridique et diplomatique, certaines voix américaines, minoritaires, vont jusqu' à défendre la souveraineté canadienne sur ce passage, non seulement pour des raisons juridiques et historiques,

Pour des raisons tant juridiques que politiques, les autorités canadiennes
utilisent depuis 1986 1' expression <<Eaux internes canadiennes» pour désigner le
passage du Nord-Ouest. Littéralement, le terme « Passage» est utilisé pour
déterminer la situation géographique au Nord-Ouest de l'archipel arctique canadien ..