CHAPITRE IV
BAILIEVRE - NATURE DU SOL ET REVETEMENT BIOLOGIQUE
Agrologie
1. Les sols calcaires - Le plateau méridional.
La plus grande partie des sols calcaires de Bailièvre se rencontrent sur le plateau Méridional où le sous-sol est presque exclusivement calcaire. Ces terrains absorbant beaucoup d'eau à cause de leur perméabilité : le ruissellement est presque nul, d'où l'absence de cours d'eau. Ils sont donc très vite pris par la sécheresse.
Les coquelicots et les bleuets, autre preuve d'alcalinité,croissent dans les cultures qui, vu le terrain approprié, sont assez nombreux. Cependant, on tend à cultiver le trèfle et la luzerne plutot que les betteraves et les céréales. Ces dernières sont parfois fauchées avant maturité pour l'ensilage afin de permettre la culture dérobée. D'autre part, les prairies calcaires se font de plus en plus envahissantes. Elles sont riches mais souffrent beaucoup dès que la sécheresse se fait sentir.
2. Les sols argileux - La vallée de la Heppe.
Sauf en ce qui concerne les zones de relief, calcaires, le sol de la vallée de la Heppe et, de ses différents compartiments est argileux. Cela résulte de la décomposition des schistes frasniens et des alluvions qu'ont apportés et remaniés les cours d'eau. Nous avons donc à faire ici à des sols à la fois argileux et humifères. Ils sont lourds, compacts et imperméables. L'eau qu'ils renferment et conservent les rend froids. En été, une fois évaporée, EIle les laissent durs et fendillés.
Ces terrains ne conviennent qu'aux prairies et pas du tout aux cultures, non seulement à cause de leur constitiition mais aussi parce que, plus ou moins marécageux, ils sont impropres à l'emploi d'un matériel important. Le drainage de la plaine alluviale est difficile par suite d'une pente faible, d'où, la présence de joncs et de prèles. Leurs inconvénients se décuplent par temps de pluie. La sécheresse leur est donc relativement favorable; pas trop, car, dès ce moment le danger de crevasses apparait.
Zoologie - Chasse et pêche.
On connaît la grande variété des animaux, oiseaux et poissons qu'on rencontre en Ardenne. Ce sont évidemment les mêmes à Bailièvre mais leurs passages, plus rares, sont de ce fait, moins remarqués.
Au point de vue de la chasse, il a été tué trois sangliers sur le territoire du bois de Bailièvre et sept dans le bois voisin de salles au cours de l'hiver 1959-1960. Par contre, pendant la même période, six chevreuils ont été abattus à Bailièvre et aucun à Salles. Le nombre de victimes parmi les faisans, lièvres et lapins, tant dans le bois que dans les champs, n'a pas été recencé.
On pêche peu de poisson dans les rivières mais à l'étang de Mon Rève, récemment remis en état en même temps que l'auberge, on peut surtout capturer carpes et brochets
Sylviculture
1. Nomenclature
et conditions d'existence des bois.
On peut classer les bois de Bailièvre en deux catégories : au nord, le bois communal, simple section de la forêt de la "Fagne" et, dans la vallée de la Heppe, quelques bois isolés, propriétés, soit privées soit communales. La présence des bois est directement fonction du sol, de la morphologie surtout. Seules les zones de relief : coteaux, croupes, collines abruptes ont pu garder une couverture forestière. Parfois, comme pour le bois communal, la nature du sol n'a pas été sans influence.
Sont boisées, les parties les plus abruptes du versant sud de la vallée de la Heppe: le Bois de Marteaubois, à 1'Est, celui de la Massoterie, le Tir communal et le bois Pétrisot, à l'Ouest.
A Marteaubois, las arbres qui sont plantés par groupes : érables, frênes, chênes et bouleaux, sont entourés d'une bordure d'épicéas. Le tir est constitué de quelques essences diverses et de buissons. Le Bois Pétrisot qui lui fait suite, est une plantation d' épicéas.
La première ligne de hauteurs recèle aussi des zones boisées : la Paustière (à l'ouest et pour sa plus grande partie, en France); le versant nord des Revers de Morgnies et l'arrière du calvaire. Chaque fois, le sous-sol est calcaire mais la richesse relative du sol ne saurait être exploite à cause du relief.
Dans la plaine alluviale de la Heppe, quelques étendues marécageuses ont été plantées de peupliers qui, faute de drainage,essayent d'assainir quelque peu le sol et de le rendre apte au paturage.
2. Le bois communal. - La vallée du Rieu Teron.
Le bois communal couvre à Bailièvre la totalité du famennien. C'est dire que son sol est surtout schisteux avec quelques bancs de psammites. Ceux-ci sont responsables de l'aspect montueux du relief. Les côtes ravinées par les eaux renforcent encore cet aspect.
On sait que le famennien forme la vallée du Rieu Teron dont la bois couvre les deux versants, outre une portion importante du flanc nord de la vallée de la Heppe
.Une partie du bois est donc exposée au midi l'autre au nord. Il en résulte pour la seconde des gelées plus tardives, c'est-à-dire retard dans la végétation.
La couche arable a une épaisseur moyenne d'environ 20 cm.
Le bois est composé à 95% de chênes. Il y a aussi des hêtres, des érables et des bouleaux; les épicéas forment des remises à gibier; le taillis est composé de charmes.
La coupe s'effectue par trentièmes chaque année en ce qui concerne la futaie. Le taillis, sur pied, est remis gratuitement aux habitants en portions d'affouage. La Fagne, autrefois forêt spontanée de hêtres ("fagus", en latin) est devenue une chênaie cultivée qui forme une source continue de revenu pour la commune.
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