MORPHOLOGIE & HYDROGRAPHIE

2. Le plateau méridional.

En décrivant de larges ondulations, ce plateau se prolonge vers le sud et l'est : il forme la marche calcaire de l'Ardenne. En ce qui nous concerne, il se divise en une partie haute et une partie déprimée, corollaires des présences calcaires et schisteuses du Gvb et du Gva. À l'extrême sud-est, se trouve le point culminant : 271 m à la chapelle de l'Arbrisseau, ou 264 m, si on veut rester à I'intérieur des limites administrativen de Bailièvre.



3. La vallée de la Heppe.

Outre l'alignement précité de ses accidents topographiques, la vallée de la Heppe a pour principale caractéristique, l'assymétrie de ses deux versants. Le flanc sud, qui repose sur le frannien est échelonné en lignes parallèles de hauteurs et de dépressions, tandis que le flanc nord, plus régulier quoique déchiqueté par l'érosion, a le famennien inférieur pour assise.


Les hauteurs


La première partie du versant sud, la plus marquée, en est aussi la plus abrupte. Elle n'est cependant pas régulière : à mi-côte, en effet, un replat apparaît. S'il n'est bien apparent sur le terrain qu'à certains endroits et diparait parfois, comme à l'extrême est, il est patent sur la photo aérienne. Il correspond à la zone récifale du F1 cd.


Voyons maintenant les hauteurs qui étagent le reste du versant sud.


Une première ligne compte cinq collines. 

A l'ouest, la "Paustiere", d'altitude 234, a la forme tabulaire caractéristique des "tiennes" de la Famenne. Le Village est construit sur la seconde colline, la moins élevée (215), telle qu'elle apparaît comme un simple bombement. Le "Trieu Dessaire", avec le calvaire à 225 m, par contre est bien individualisé. Un seuil, à hauteur de l' "Estaplette", la relie aux "Revers de Morgnies" ( "Mont de l'air", sur la carte officielle au 1/10 000e), ou on culmine à plus de 235 mètres.


Toutes ces collines ont les récifs du F1 gh pour soubassement. On peut les considérer, soit chacune comme un récif, soit comme des hauteurs entre lesquelles les rivières ont creusé leur cours. La 1ère explication semble la plus valable pour les trois premières car si les ruisseaux les séparent, ils franchissent la ligne en des passages assez larges. Par contre, aux "Craillaux", entre les "Revers de Morgnies" et la "colline de Robechies", la césure est nette et répond mieux à la définition d'une cluse. Nous en reparlerons à l'occasion de l'étude de l'hydrographie.


La seconde ligne, apparente mais moins accentuée, se trouve à un étage plus bas. Elle est composée du "Bas-village" (210), de la "Carrière à marbre" (215) et de la "Colline 220". On peut, sans doute,voir en ces trois éminences, la preuve de la présence des récifs du F1 j. Autour des deux premiers bombements, le terrain descend en pente douce vers la Heppe, mais entre la "carrière a marbre" et "la colline 220", le "Rieu de la chambrette" creuse un sillon plus marqué. En général, ces récifs paraissent moins dégagés de leur gangue schisteuse.



Les dépressions

Tout comme la première ligne de hauteurs, la première ligne de dépression est importante. Séparés par le seuil du village, nous avons à l'Ouest, la dépression de "Merlevaux" et, à l'Est,celle du "Maisnil". Séparant celle-ci de la "Dépression de Mon rêve", le "Seuil de la Massoterie" relie les "Revers de Morgnies" au Plateau méridional. Ce seuil se fait encore sentir plus au nord où son prolongement isole les "Fonds des Craillaux" de l' "Estaplette". Ces deux zones déprimées, moins importantes, sauf à l'Est, séparen les deux lignes de hauteurs.


Nous sommes arrivés à la partie étale de la vallée : la plaine alluviale. Ses constituants : "Goulattes", "Grands Prés", et "Plats ris", se trouvent tous au sud de la Rivière, sur la partie supérieure du frasnien.


Sitôt la "Heppe" franchie, nous nous trouvons sur le versant nord qui remonte rapidement vers la crête de séparation des deux vallées. Celle-ci, d'ouest en est, court de l'altitude 230 à l'altitude 250. Ce versant Est est profondément entaillé par l'érosion, notamment à la limite administrative entre Salles et Bailièvre, au bois de Salles, et à l'extrême Est.



3. La vallée du Rieu Teron.

Son versant sud plus abrupt que le nord. La crête septentrionale qui sert de limite à nos investigations et qui porte la limite administrative de Bailièvre ne s'élève qu' à 212 m. La Vallée est évidemment inclinée vers l' ouest où elle descend jusqu'à une altitude inférieure aux 195 m de la vallée de la Heppe.


Il semble que cette vallée est creusée dans les schistes famenniens, alors que les deux crêtes qui la bordent recèlent une certaine quantité de psammites.


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1. Les sources

Sur une superficie assez restreinte, nous comptons cinq sources, soit un nombre relativement élevé. Ce ne sont pas, bien sûr, des sources importantes; elles ne donnent naissance qu'à de petits ruisseaux.


Au nord, le "Rieu Teron" nait au milieu des bois. Le débit est assez faible au point que le ruisseau est presque à sec au cours de l'été.


La Vallée de la Heppe est plus fertile en points d'eau. La source même de la Rivière, comme de son premier affluent, le Rieu de la chambrette, se trouve plus à l'est, à Robechies. Ces deux cours d'eau courent en effet dans le sens longitudinal de la vallée.


Les autres affluents et sous-affluents de la Heppe naissent sur le flanc sud de la vallée. La source du Rieu du Moulin se trouve approximativement à l'intersection des zones calcaire F1 cd et schisteuse F1 ef. L'endroit est peu précis car la source est multiple: l'eau sourde à quatre endroits différents dont les deux extrêmes sont éloignés d'une quarantaine de mètres. Trois des points d'eau sont alignés à la même altitude; celui du milieu étant capté pour la distribution d'eau, seul le trop-plein s'écoule. La 4e petite source se trouve un peu au-dessus de trois autres. L'eau qui en sort forme, à hauteur des trois autres un petit marécage dont est issu le Rieu du Moulin.


La fontaine Anselle a un débit moins important. Elle naît au pied d'une haie, un peu plus bas et au nord ouest de la précédente.


A l'est, et à la même hauteur que la source du Rieu du Moulin, une station de pompage a été installée sur le territoire de la commune de Robechies. Par le château d'eau de la Chapelle de l'arbrisseau, elle alimente la distribution de l'intercommunale.


Ces trois sources peuvent être considérée comme du même type puisque elles sont situées presque a mi-côte du flanc sud de la vallée, à l'intersection d'une couche calcaire et d'une couche schisteuse.


Tout autre semble être la fontaine qu on rencontre au pied d'un saule à 100 m derrière le cimetière . C'est une sorte d'abreuvoir pour le bétail : quatre pierres en un carré de 70 cm de coté. Le trop-plein s'écoule en un petit ruisseau qui va se jeter dans le Rieu du moulin, 500 m plus au nord. La, il est déjà à bout de course car, en 1959 lors de la sécheresse, le terrain l'avait à peu près absorbé avant le confluent. Signalons que cette source gît au pied de ce qui pourrait être lrende récif calcaire du Bas-Village, à la limite de la zone schiste

2. Les cours d'eau permanents.

La Vallée du Rieu Teron ne compte que la rivière qui lui donne son nom.


Et le Plateau méridional n'en n'a pas.


Par contre, la vallée de la Heppe, plus large, est sillonnée par cinq cours d'eau. La Heppe s'écoule dans le sens longitudal, au fond de sa vallée, dont elle lèche le versant nord en laissant toute la plaine alluviale au sud .


Son 1er affluent, le Rieu de la Chambrette, lui est d'abord parallèle, puis oblique vers le nord. La 1ère ligne de hauteurs est franchie aux "Craillaux" en une cluse remarquable entre les "Revers de Morgnies" et la colline de Robechies dont les flancs abrupts sont assez rapprochés. Plus loin, la colline de la Carrière à marbre et la colline 220, distantes de 400 m, laissent donc un passage plus aisé.


Le Rieu du Moulin naît en une source quadruple au sud du village, descend assez vite la base dversant puis s'assagit en face la 1ère ligne de hauteurs. Il la franchit sous la rue et tombe immédiatement de 2 m en une cascade, sans doute artificielle.


Entre le village et le bas village s'étend une prairie marécageuse qui servait jadis de lit au ruisseau. A l'heure actuelle, le Rieu longe régulièrement le pied méridional du Bas-Village.Nous verrons dans le dernier chapitre comment les hommes lui ont fait franchir cette petite éminence.


Dans la plaine alluviale de la Heppe, le Rieu du Moulin s'envase. Avant d'aller lui-même se jeter dans la Heppe, il reçoit de la gauche le Rieu du Cimetière, issu de la source du même nom.


La fontaine Anselle suit la route de Désiviers comme un fossé : les hommes l'on disciplinée. D'après l'allure du terrain,elle devait venir rejoindre le Rieu du moulin de l'homme de la même façon que le Rieu du cimetière.



Hydrographie

CHAPITRE III


BAILIEVRE - LES FORMES DU TERRAIN & LE RESEAU HYDROGRAPHIQUE

Morphologie





1. Généralités

Les trois divisions que nous avons établies dans l'introduction prennent ici leur vraie valeur.


Un Plateau méridional occupe 13 % environ de la superficie et forme un triangle rectangle dans l'angle droit SE de la carte, où se trouve la chapelle de l'Arbrisseau.


La Vallée de la Heppe, avec 52 %, forme l'essentiel de Bailièvre et décrit un parallélogramme dont les grands cotés obliques, qui sont les crètes de séparation, sont parallèles à l'hypothénuse du plateau méridional.


La Vallée du Rieu Teron occupe la partie septentrionale et couvre 35 % de la zone que nous étudions.


Le plateau méridional n'a pas d'autre particularité que d'être un peu déprimé au sud. L'axe de la vallée du Rieu Teron est parallèle à ceux des autres accidents topographiques de Bailièvre : leur direction "WSW-ENE" est celle que nous avons déterminée en géologie.


La relief de Bailièvre est donc dicté en grande partie par la nature des roches. La vallée de la Heppe en est une autre illustration : son flanc sud est échelonné de lignes de hauteurs et de dépressions d'importances diverses mais coïncidant respectivement avec les zones calcaires et schisteuses.


Il est à remarquer également que les points culminants figurent tous à l'est, alignés suivant une direction qui est sensiblement celle de la surélévation de Beaumont.