Da nang

HUE &

DA NANG

DA NANG

UUI NHON

NHA TRANG

La route de Da Nang à Hué.


Environ 108 km d'une magnifique route de montagne.  On commence à grimper vers le célèbre col des Nuages (à environ 25 km de Dà Nâng).  Route sinueuse avec de remarquables points de vue sur la baie entrecoupée de promontoires.


Ce col, très souvent dans les nuages, marquant une sorte de frontière climatique entre le Nord et le Sud, surplombe la mer de près de 500 m. La province de Dà Nang, au climat plus chaud, se heurtant à la fraîcheur de la montagne, le col se trouve souvent dans un brouillard plus ou moins épais.  Quand le soleil se met de la partie, effets  garantis! 


Quelques vestiges de fortins chinois, français et américains.


Ensuite, c'est une arrivée superbe sur le village de pêcheurs de Làng Cô, au bord d'une lagune La petite église apparaît au milieu des cocotiers tandis que les grands carrelets se mirent dans l'eau. 

Da Nang.


Porte d'entrée inévitable pour Hoi An et Hué, l'ancienne Tourane est une ville moderne (à la façon vietnamienne) mais moins active qu'Ho Chi MinhVille.  Sur le plan économique, la ville est au 4e rang par son importance et c'est le 3e port du pays.  Peu de choses à voir dans cette cité assez bruyante et très poussiéreuse (tant que dureront les travaux d'élargissement de la route principale) qui n'offre pas de charme en soi.  Cependant, l'atmosphère n'y est pas déplaisante du tout.  Beaucoup de jeunes, et centre-ville animé avec ses rues à petits cafés et marchands de glaces.


Un peu d'histoire


Après les Espagnols au XVIIIe siècle, les Français tombèrent bien sûr amoureux de la baie.  En 1787, Tourane fut cédée à la France.  Cependant, elle ne fut, jusqu'à l'aube de ce siècle, qu'une toute petite ville avec quelques milliers d'habitants, le grand port régional étant Hôi An, à 30 km au sud.  Voulant contraindre Tu Duc à commercer, Napoléon III envoya une escadre en Annam.  Tourane fut reprise en 1858 et devint concession française en 1888.  Ce n'est qu'après la partition de 1954 que la ville commença vraiment à développer ses activités portuaires.  En 1965 y débarquèrent les premiers bataillons de Marines américains.  Dà Nàng devait ensuite jouer un important rôle stratégique et militaire, en devenant une gigantesque base aérienne, d'où partaient les avions pour pilonner la piste Ho Chi Minh.

Classée patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, Hué possède un puissant pouvoir d'évocation et de rêve.  On est loin de l'image austère de Hanoi ou de la fiévreuse Saigon.  Hué symbolise plutôt l'histoire, la poésie, la littérature, une brillante vie culturelle.  Où trouver ailleurs un rythme si paisible, une rivière des Parfums aussi romantique, des tombeaux royaux aussi impressionnants? 

Versailles oriental.. La ville des jardins.

Moins une capitale qu'un grand parc habité.


Roland Dorgelès, Sur la route Mandarine, 1925.

LA VILLE  ET LA CITADELLE


Construite de 1805 à 1832 sur un périmètre de 10 km, sur le modèle des palais impériaux chinois.  Jusqu'à 80 000 habitants de la région participèrent à son édification.  La ville comprend 3 enceintes autour du même axe sud-nord.  Celle de la ville impériale, celle de la cité royale et enfin, la cité Pourpre interdite.  Des Français contribuèrent à l'architecture, ce qui explique son aspect à la Vauban.  Les murs de la 1e enceinte atteignent parfois 20 m de large, remblai de terre entre 2 couches de briques, percé d'une dizaine de portes.  Tout autour, un canal appelé Ho Thành Hà (canal de Défense du rempart).  Mur d'enceinte sud de forme convexe, car épousant le contour de la rivière des Parfums.  Environ 60 000 personnes vivent à l'intérieur de la citadelle. La cité royale, de forme quasiment carrée (622 x 606 m) est également entourée de douves.


Un peu d'histoire : La ville des empereurs Nguyên


La région fut d'abord occupée par les Chinois à partir du Ille siècle avant J.-C. jusqu'au Ille siècle après J.-C. Ces derniers laissant ensuite leur place au peuple cham.  Le coin de Hué prit le nom de Kiusu et devint la frontière nord du royaume cham.  Quelques siècles plus tard, Kiusu devint Kandarpapura.  En 1306, cependant, la ville et ses environs passèrent dans le giron du royaume viet lorsque la princesse Huyen Trân, soeur du roi viet Tràn Anh Tông, épousa le roi du Champa.  Au XVe siècle, le royaume cham tomba, Kandarpapura prit alors le nom de Thuân Hoà sous le règne des seigneurs Nguyên.


La ville et les terres qui en dépendaient n'acquirent vraiment de l'importance qu'à la fin du XVIIe siècle, lorsqu'un seigneur Nguyên en fit sa capitale.  Nouveau changement de nom en Phù Xuân.  Le pays fut alors agité par une longue guerre civile qui s'acheva en 1777 par la prise de pouvoir de Nguyên Hue.  Dix ans plus tard, celui-ci chassa les Mandchous.  Son successeur fut le célèbre Gia Long, qui vint au pouvoir avec l'aide des Français et qui confirma Phù Xuân comme capitale du Vietnam en 1802.  Il y entama de pharaoniques travaux.  Des dizaines de milliers d'ouvriers et les artistes les plus prestigieux édifièrent palais, enceintes fortifiées, luxueux mausolées.  De nombreux palais de Hanoi furent démantelés pour fournir pierres et matériaux. À la fin des travaux, en 1833, Phù Xuân prit définitivement le nom de Hué.


À signaler que la ville, comme Hanoi précédemment, fut édifiée suivant les principes rigoureux de la géomancie: pagodes, palais, citadelles s'élevèrent à des endroits précis, articulant astrologie, légendes, traditions religieuses, orientations géographiques particulièrement étudiées.  Résultat : un remarquable mariage harmonieux avec la nature.  La citadelle fut construite selon un axe sud-nord, perpendiculaire au fleuve, face à une colline sacrée (mont de l'Écran royal), protégeant le site des mauvais génies venant du sud.  La vallée elle-même est entourée de 5 monts symbolisant les 5 éléments.


Formellement, 13 empereurs régnèrent de 1802 à 1945.  Les plus marquants furent Gia Long (de 1802 à 1819), Minh Mang (de 1820 à 1840), Thiêu Tri (de 1841 à 1847), Tu Duc (de 1848 à 1883), Khâi Dinh (de 1916 à 1925) et, enfin, Bâo Dai (de 1925 à 1945).



* La porte du Midi : entrée principale de la cité royale, elle était réservée au roi.  Noter les variations de couleurs des tuiles (jaune pour le roi, vert pour les mandarins).   


* Derrière la porte du Midi, deux grands bassins séparés par le pont de la Voie centrale et l'esplanade des Grands Saluts, menant au palais du Trône (appelé aussi palais de la Suprême Harmonie).  Sur chaque côté, 2 griffons surveillaient (symboliquement) les mandarins.  De petites stèles marquaient leur place dans la hiérarchie, lors des hommages au roi.


*Le palais du Trône : Ainsi peut-on admirer le beau toit de tuiles patinées, la charpente superbement sculptée, l'immense salle aux 80 colonnes, au décor laqué rouge et or.  Devant le trône, la table sur laquelle on déposait les requêtes au roi.  Une maquette tente de figurer la ville impériale dans son état d'origine. 


Hué, ville impériale

La Pagode  de Thiên Mu (pagode de la Vieille Dame Céleste) :


À environ 5 km de la ville. La luminosité est superbe en fin d'après-midi, vers 16 h. Appelée aussi " pagode de la Vieille Dame céleste", elle a été fondée en 1601 et construite avec les briques d'un temple cham.


  L'essentiel de l'édifice et la tour datent en revanche de 1841.  Structure octogonale de 7 étages consacrés aux 7 bouddhas.  Dans les oculi, les divers symboles du bonheur (fleur de lotus, svastika, etc.). Trois portes symbolisent les bouddhas du passé, présent et futur.  Plus les deux inévitables génies du Bien et du Mal.  Dans le jardin derrière, trois généraux de chaque côté.  Leur visage évoquerait le caractère humain (rouge : la colère; noir : la méchanceté; jaune : la sagesse; blanc : le flegme).


Temple avec bouddha rigolard en bronze doré.  Dans le sanctuaire, la classique statuaire : au milieu, le "Sakyamuni"; au fond, les trois bouddhas (passé, présent et futur) encadrés de traditionnels drapeaux aux 5 couleurs. 


Dans le jardin, nombreuses essences et fleurs.  La ixora (qui fleurit en février), la lantana (toute l'année), le cicas (genre de petit palmier), la rose de Noël (février et mars), les nénuphars blancs, le jardin des bonsaïs, le carambolier qui dévore les briques avec ses racines!

La rivière des Parfums (Sông Hu'ong) :


Elle tient son nom des nombreuses herbes médicinales qui poussaient sur ses rives.  Nombreux villages de sampans avec leurs petits autels et les offrandes sur le toit, à l'intention des génies de l'eau.  Vous croiserez des sampans lourdement chargés de sable.  C'est l'une des activités les plus importantes du fleuve.  Paysages sereins de douces collines et travaux champêtres...